La pêche française est encore loin d’être vraiment durable. Ce sont les résultats d’une enquête publiée par Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Selon l’organisme, l’objectif des 100 % de pêche durable est difficilement atteignable dans les prochaines années.
La France a beau disposer de la deuxième plus grande zone marine du monde, elle est encore loin de gérer ce patrimoine de manière durable. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a publié la semaine dernière les résultats d’une étude statistique sur le caractère durable de la pêche sur le territoire maritime français. Les résultats pointent un certain nombre d’insuffisances, qui rendent l’objectif des 100 % de pêche durable édicté par l’Union européenne difficilement atteignable.
Aujourd’hui, seuls 50 % des poissons pêchés en France le sont dans des populations considérées comme durables. Cela signifie que les espèces dont font partie les poissons ne sont pas en danger, et que leur reproduction est assez rapide pour être reconstituable. D’un autre côté, 33 % des poissons pêchés sont encore prélevés dans des populations surpêchées. Dans certaines zones, le chiffre est encore plus important, et l’institut cite par exemple l’île de la Réunion, où il atteint les 40 %.
Une stagnation depuis 2017
Sur une perspective de plus long terme, les pêches durables pèsent de plus en plus dans le total, depuis les années 2000. Nous sommes en effet passés de 20 % à 50 % entre 2001 et 2017. Mais depuis cette date, le chiffre stagne, et les scientifiques de l’Ifremer ne s’attendent à aucune amélioration dans les années à venir si les comportements de pêche n’évoluent pas.
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Ce constat est partagé par Bloom, qui considère que la France ne montre pas l’exemple en matière de gestion durable de ses populations de poisson. Le 9 février dernier, le directeur scientifique de l’association Fréderic Le Manach, expliquait au micro de France Info que le gouvernement manquait de vision politique sur le sujet. Pour améliorer la situation, il conseillait notamment d’interdire le chalut, un mode de pêche loin d’être durable. Le message est passé.