En Dordogne, l’asso Je Suis La Piste utilise l’art du pistage animalier pour sensibiliser à l’environnement

L’art du pistage animalier peut-il renaître de ses cendres ? C’est le pari sincère de l’association Je Suis La Piste, créée en 2014 en Dordogne. Grâce à l’identification d’empreintes animales, celle-ci vise à reconnecter le public à la nature et à notre environnement par l’immersion en pleine nature, et désormais un guide pour découvrir la discipline.

Le pistage, cet art ancestral de trouver, identifier, interpréter et suivre les traces laissées dans la nature, peut-il revenir au goût du jour ? Alors que les livres du philosophe-pisteur de loups Baptiste Morizot redonne à cette technique une noble place dans la pensée écologique actuelle, sur le terrain, certains cherchent aussi à la transmettre au plus grand nombre.

La découverte du pistage, c’est un déclic pour découvrir le monde plus en profondeur.

Avec l’association Je Suis La Piste, située à Saint-Alvère dans le Périgord, Francis Collie sensibilise depuis bientôt 8 ans le grand public au pistage animalier. Objectif, amener une « plus grande reconnexion avec la nature et ainsi provoquer une prise de conscience environnementale », raconte le pisteur.

Et l’asso ne manque pas d’idées pour partager cette passion, entre les parcours en forêts, le jeu de cartes Tracks (éditions LPO), un livret d’initiation Animaux du Pays de l’Homme, une chaîne YouTube ou encore un groupe d’aide à l’identification et interprétation des traces sur Facebook (Pistes).

Dans la tête de l’animal

Au cours de ses ateliers de pistage, l’association amène ainsi le visiteur à « rentrer dans la tête de l’animal pour comprendre son état émotionnel. » Le programme s’échelonne en fonction des niveaux. L’éveil à la nature avec le « Club du Goupil », l’initiation au pistage familial, jusqu’au pistage avancé et « l’immersion sauvage » pour adultes confirmés : une journée et une nuit complète en pleine nature.

Au fil des balades, Francis Collie tente d’interpréter à son groupe les traces découvertes, la raison de la présence de l’animal, ce qu’il y faisait, et son état émotionnel. « Chaque sortie est unique, et un moment fort. » Surtout quand arrivent les tribus aborigènes. Chaque année, l’association accueille en effet les représentants de la plus ancienne culture humaine (au moins 75 000 ans), rencontrés par Francis Collie en Australie.

La dernière fierté de l’association, c’est le projet « Animaux du Pays de l’Homme », un livret d’initiation au pistage de 24 pages, distribué gratuitement en Dordogne, pour enrichir ses balades forestières grâce à l’art du pistage et découvrir cette discipline ancestrale un peu oubliée. Un livre d’enquête sur les animaux, toujours en lien avec le pistage, est également en projet.

Et bien sûr, poursuivre sa mission de cœur : au travers de ces immersions, sensibiliser à l’environnement naturellement. « Quand on ouvre les yeux, on réalise que la nature est pleine et entière et que nous sommes aussi des animaux. La découverte du pistage, c’est un déclic pour découvrir le monde plus en profondeur. »