En Bretagne, une petite révolution se prépare. À partir du printemps, il sera possible de rejoindre Belle-Île-en-Mer en partant de Quiberon à bord d’une navette à voile. Le projet, porté par la société bretonne Iliens, entend proposer une alternative écologique à la traversée en ferry.
Belle-Île-en-Mer est une destination prisée. En 2020, l’île a accueilli plus de 400 000 visiteurs et comptabilisé environ 1,5 million de nuitées, la moitié ayant lieu sur les mois de juillet et août. Pour se rendre sur ce petit coin de paradis situé au sud de la Bretagne, on embarque généralement de Quiberon (Morbihan) sur un ferry qui assure la liaison en environ 45 minutes. Un mode de transport par défaut qui engendre pourtant de nombreuses perturbations sur les écosystèmes.
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Depuis quelques temps, Léon Passuello réfléchit à mettre en place une alternative écologique au ferry. En 2018, le Morbihannais se lance et crée le projet Iliens. « L’idée est de créer la première liaison maritime régulière décarbonée entre Quiberon et Belle-Île », explique-t-il à l’AFP. Très vite, le skipper est rejoint par Lou Le Galliot, Jonas Duvivier et Ines Hoingnet.
3 navettes journalières
Pour assurer la liaison, les quatre marins ont choisi un catamaran capable de transporter 67 passagers et 3 membres d’équipage – contre 350 à 400 pour un ferry. Deux à trois rotations journalières seront effectuées et la traversée durera 1h30, soit deux fois plus qu’avec un ferry. Mais pas de quoi décourager les futurs passagers. « On a mené une enquête de terrain à la gare maritime de Quiberon, raconte Léon Passuello au média Voiles et Voiliers. Sur 400 répondants, plus de 90% d’entre eux se disent prêts à effectuer la traversée sur un voilier. »
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Les passagers qui embarqueront à bord du voilier auront l’occasion de découvrir « les joyaux du milieu marins » avec une offre de dégustation de produits locaux à bord. Un volet « événementiel » est aussi à l’étude pour privatiser le navire, en dehors de la haute saison.
Financement participatif : 34 000 euros récoltés
Les voiles seront hissées systématiquement et, en fonction du vent disponible, la navette pourra être assistée d’une propulsion à l’aide d’un moteur. « Pour assurer l’heure d’arrivée, il nous faut une propulsion auxiliaire », justifie Léon Passuello. Dans un premier temps, cette motorisation sera diesel, « pour des raisons de sécurité et de coût », mais l’ambition est bien de passer « rapidement à une motorisation 100% décarbonée ».
Pour finaliser le projet, Iliens a lancé une campagne de financement participatif. Lancée en octobre dernier, cette dernière a déjà permis de lever plus de 28 000 euros.
Pour participer à la campagne de financement participatif, cliquez ici.