La cérémonie des Césars 2023 a été interrompue par une activiste du mouvement Dernière Rénovation. En écho à cette opération, des figures du cinéma français ont signé une tribune pour rappeler le rôle que peut jouer le septième art face à l’urgence écologique : « élaborer des récits qui nous aident à imaginer un futur juste et soutenable ».
Ce vendredi 24 février, au milieu de la cérémonie des Césars, Nina, 24 ans, militante de Dernière Rénovation s’est introduite sur la scène de l’Olympia. Silencieuse, la main levée, l’air déterminé et le slogan « We have 761 days left » écrit sur son T-Shirt blanc. Canal + a interrompu la diffusion du live, le temps d’évacuer Nina hors de la scène.
Nina, 24 ans, soutenant #DerniereRenovation :
“ Je n’aurais jamais pensé un jour en arriver à interrompre la cérémonie des César pour faire valoir mon droit à la vie, et protéger tous ceux qui me tiennent à cœur. pic.twitter.com/8rDSUQSrlH
— Dernière Rénovation (@derniere_renov) February 24, 2023
Le compte à rebours de 761 jours fait référence au dernier rapport du GIEC qui rappelle la nécessité d’atteindre le pic d’émission de gaz à effet de serre avant 2025 pour limiter les conséquences des dérèglements climatiques. « J’aime le cinéma, mais cette passion qui m’anime sera futile dans un monde où ma plus grande priorité sera ma survie. Être spectatrice d’un monde qui court à sa perte m’est impossible » a expliqué l’activiste via le compte Twitter de Dernière Rénovation. Le collectif annonce que cette action marque « la reprise pour la campagne de résistance civile ».
Une tribune publiée en soutien à l’activiste
Une vingtaine de professionnel·les du cinéma, dont Cyril Dion, Juliette Binoche et Gilles Lellouche, ont publié une tribune dans Le Monde déplorant la censure de Canal+ et la timidité du cinéma français face à l’urgence climatique. « Si nous ne voulons pas ce type d’intrusion pendant les Césars, prévoyons de parler du sujet, et surtout agissons » pointe ainsi le texte, soulignant l’absence des sujets écologiques tant dans les films nommés que dans les discours de la cérémonie.
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Le cinéma a un rôle à jouer face aux crises écologiques, rappellent les signataires, « celui de participer à bouleverser les représentations du monde ». Les professionnel·les du cinéma sont appelé·es à développer des imaginaires écologiques, justes et désirables, et à les porter par leurs talents dans les salles obscures. L’ambition est d’imaginer « un « ecological way of life », dans lequel nos relations au monde vivant et le sens de nos civilisations sont réinterrogés ».