Pas de résultat
Voir tous les résultats
Pioche!
  • Du champ à l’assiette
  • Faire lieux
  • Nouveaux récits
  • À l’aventure
  • Grands entretiens
  • Du champ à l’assiette
  • Faire lieux
  • Nouveaux récits
  • À l’aventure
  • Grands entretiens
Pas de résultat
Voir tous les résultats
Pioche!
Pas de résultat
Voir tous les résultats

Accessibilité : « Dans la navette de Papillons de Nuit, c’est boule à facettes, musique à fond et déguisements »

par Pioche! Magazine
2 mai 2024
Accessibilité : « Dans la navette de Papillons de Nuit, c’est boule à facettes, musique à fond et déguisements »

©ClémenceFeuvrier

Alors que la moitié des personnes en situation de handicap estiment l’accès à la culture encore difficile, le festival normand Papillons de Nuit expérimente une démarche d’accessibilité tournée vers le « faire ensemble ».

« Dans la navette, c’est boule à facettes, musique à fond et déguisements ». À l’approche de Papillons de Nuit, un groupe de jeunes porteur·euses de handicap se prépare à vivre l’expérience du festival normand. D’abord, en transformant en boîte de nuit le véhicule qui les emmènera écouter les concerts de Ninho, Hoshi, La Yegros, SCH, Christophe Maé ou Zaho de Sagazan, du 17 au 19 mai dans le petit village de Saint-Laurent-de-Cuves (Manche). Mais aussi en participant activement à l’organisation de l’événement.

Ce sont de beaux moments qui permettent d’être ensemble et de faire travailler les habiletés sociales

Le projet est né autour de Jérémy Régnier, bénévole du festival et éducateur spécialisé qui accompagne des jeunes de la structure dans laquelle il travaille, l’IDRIS de Saint-Lo, dans des distributions de flyers chez les commerçant·es de la région. « Ce sont de beaux moments qui permettent d’être ensemble et de faire travailler les habiletés sociales » explique le trentenaire, qui est spécialisé dans l’insertion professionnelle. « Ce sont des actions simples et utiles qui donnent le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand, c’est très gratifiant pour les jeunes ».

Cette approche par le « faire » ouvre la voie à des festivals plus inclusifs, indispensable  à l’heure où près des trois quarts des personnes en situation de handicap se rendent à un festival ou un concert au moins une fois par an, mais encore plus de la moitié estiment que l’accès à la culture est difficile (source : Fondation Malakoff Humanis).

Expérimenter les dispositifs

Delphine fait partie de la fidèle équipe de bénévoles mobilisé·es sur la plateforme PMR ©ClémenceFeuvrier

Même si ce chiffre est en baisse depuis quelques années, grâce au travail de sensibilisation mené par les associations spécialistes du sujet auprès des organisateur·ices, la route est encore longue à l’échelle du secteur. Particulièrement pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap moteur qui ne sont qu’un tiers à juger facile l’accès à la culture. 

« Je me souviens par exemple d’une plateforme PMR (ndlr. pour les personnes à mobilité réduite) située à côté des toilettes, où l’odeur était insupportable ; d’une autre installée juste derrière un arbre qui cachait toute la visibilité ou, d’un festival où le parking réservé se situait en haut d’une colline » témoigne ainsi Laure, « sérial-festivalière », auprès de la Fondation Malakoff Humanis.

À lire aussi : Normandie : l’entraide en coulisses du festival Papillons de nuit racontée par ses bénévoles

Pour éviter les absurdités, Papillons de Nuit a créé un espace de travail avec des jeunes en situation de handicap physique et moteur. Ces dernier·es ont pu tester les dispositifs et proposer des pistes de solutions. Ils/elles ont par exemple déploré l’isolement de la plateforme PMR ou les difficultés rencontrées pour commander des boissons ou aller aux toilettes. Action, réaction : il sera désormais possible de commander des boissons et de rejoindre ses amis sur le site depuis la plateforme PMR cette année. Les jeunes ont aussi fabriqué des petits papillons à agiter pour signaler le besoin d’assistance d’un bénévole. 

La « fine équipe » qui conseille l’équipe des Papillons sur la démarche d’accessibilité. ©JérémyRégnier

Créer un sens de l’accueil

« L’accessibilité est souvent abordée uniquement à travers le handicap physique » souligne à ce sujet Jérémy Régnier qui coordonne une équipe de maraude qui parcourt le festival pour répondre aux besoins spécifiques, notamment liés à des handicaps psychiques. Ce sont en tout une dizaine de volontaires facilement reconnaissables qui, en complément de la navette entre le parking et la plateforme conduite par une fidèle équipe de bénévoles, parcourent le site pour accueillir, rassurer, et même emmener les personnes dans une joëlette vers les parties du festival moins accessibles. 

Papillons de Nuit met aussi à disposition des personnes sourdes ou malentendantes des gilets vibrants – sacs à dos permettant de ressentir la musique par le biais de vibrations – et des boucles magnétiques qui amplifient la musique directement dans les appareils auditifs. Le concert de Christophe Maé sera également chansigné – interprété en langue des signes – par le collectif 10 doigts en cavale. De quoi vivre pleinement l’expérience live.

À lire aussi : Festivals en mouvement : comment passer la seconde sur les mobilités durables

En amont, les équipes du festival sont formées et accompagnées par l’association Quest’Handi. Une aide bienvenue pour concocter le « cocktail de solutions techniques, de bienveillance et de bon sens » qui peut faire naître une démarche d’accessibilité à la hauteur, selon la fondation Malakoff Humanis, autrice d’un Livre blanc sur l’accessibilité des festivals.

C’est le genre d’expérience dont les jeunes nous reparlent pendant des années

D’autres améliorations sont encore en réflexion ou freinées par des contraintes techniques. C’est le cas de l’installation de chemins accessibles en fauteuil sur tout le site ou l’abaissement de certaines buvettes et sandwicheries pour pouvoir commander en position assise. Mais Jérémy identifie surtout un chantier autour de la communication. Il déplore ainsi que les publics concernés n’aient pas toujours le réflexe d’exprimer leurs besoins.

Il rappelle qu’inclure les premier·es concerné·es dans les démarches d’accessibilité et au-delà reste la meilleure manière de faire naître ce réflexe et de créer un véritable sens de l’accueil. « C’est le genre d’expérience dont les jeunes nous reparlent pendant des années » conclut-il. 

Plus d’infos sur la programmation et les engagements sur le site du festival. 

Tags : FestivalInclusionMusiqueTerritoires

Les + lus

  • « Venez faire la fête en transport en commun » : quand les festivals de Normandie font du sur-mesure pour favoriser les mobilités durables

    « Venez faire la fête en transport en commun » : quand les festivals de Normandie font du sur-mesure pour favoriser les mobilités durables

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • « Se poser des questions essentielles » : comment les grands lieux culturels organisent leur redirection écologique

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Cette artiste transforme les déchets en œuvres d’art pour alerter sur la pollution plastique

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • « Aujourd’hui, le racisme, c’est devenu la norme » : pourquoi le festival Bien l’Bourgeon met les médias à l’affiche

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • « Là je me suis dit : c’est pour ça que je fais ce métier » : comment Fakear a remis du sens dans sa musique

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0

Derniers articles

Marsatac au Parc Borély

« On travaille toujours plus pour espérer obtenir le même résultat » : derrière Marsatac, un mille-feuilles d’actions 100% Marseille

Terrenoire Protégé·e tournée écologie

Terrenoire : « L’écologie est vécue comme une injonction, un truc élitiste, c’est ça le problème »

Festival Bien l'Bourgeon – Gresse-en-Vercors ©Yassine Lemonnier

« Aujourd’hui, le racisme, c’est devenu la norme » : pourquoi le festival Bien l’Bourgeon met les médias à l’affiche

« Se poser des questions essentielles » : comment les grands lieux culturels organisent leur redirection écologique

« Se poser des questions essentielles » : comment les grands lieux culturels organisent leur redirection écologique

Fakear

« Là je me suis dit : c’est pour ça que je fais ce métier » : comment Fakear a remis du sens dans sa musique

Pioche!

© 2025 Pioche! Magazine

  • La newsletter Bonne Pioche!
  • Politique de confidentialité
  • Mentions légales

Pas de résultat
Voir tous les résultats
  • ✒️ Nouveaux récits
  • 🥕 Du champ à l’assiette
  • 🎪 Faire lieux
  • 🏃‍♀️🏃‍♂️ À l’aventure
  • 🎤 Grands entretiens
  • 🌿 La newsletter de Pioche!

© 2025 Pioche! Magazine

Ce site web utilise des cookies. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous consentez à l'utilisation de ces cookies. Plus d'infos. our https://piochemag.fr/mentions-legales/.