Un immense bravo. Ce vendredi 1er octobre, Guirec Soudée est entré dans la rade de Brest, après 107 jours de mer. L’aventurier breton de 29 ans, connu pour son tour du monde à la voile accompagné de sa célèbre poule « Monique », a accompli une nouvelle prouesse : traverser l’Atlantique à la rame, en solitaire et sans assistance.
Vendredi 1er octobre, sur le quai Eric Tabarly, les applaudissements ne faiblissent pas. Dans la rade de Brest, l’aventurier Guirec Soudée donne ses derniers coups de rame avant d’accoster au ponton. Parti le 15 juin de Chatham, dans le Massachusetts, le Costarmoricain a fini par rejoindre la Bretagne après 107 jours de navigation à la rame, en solitaire et sans assistance.
« Je n’ai qu’une hâte, c’est d’arriver. Là, c’est bon, je sens la Bretagne. Putain, quel plaisir, je n’étais pas sûr d’arriver là », a lâché Guirec dans un enregistrement diffusé par la marine nationale, le 30 septembre. La traversée fut, de bout en bout, une épreuve particulièrement difficile pour cet habitué des aventures en pleine mer. « Je suis passé par tellement de choses. C’est un miracle que je sois là avec mon bateau. J’ai une bonne étoile au-dessus de moi », a-t-il déclaré à la foule venue l’accueillir à Brest.
Un précédent tour du monde accompagné d’une poule
« J’ai mis 25 jours à récupérer mon point GPS de départ, 25 jours à galérer. »
Entre les vents contraires, une tempête tropicale avec des pointes à 60 nœuds (environ 110 km/h) et une navigation à l’aveugle, Guirec a longtemps navigué à contre-courant. « Quand je croisais des cargos et que je leur demandais la météo, ils n’arrêtaient pas de me dire, c’est vent d’Est, vent d’Est. Il y a un moment, je n’étais plus très loin de l’Irlande et là je me suis dit, il faut que je prenne une décision parce que j’étais dans un courant qui me portait vraiment vers le Nord-Ouest et vers l’Islande. Du coup, j’ai décidé de faire demi-tour et je suis parti au Sud-Ouest, à l’opposé de la Bretagne. J’ai mis 25 jours à récupérer mon point GPS de départ, 25 jours à galérer mais j’y suis arrivé », raconte-t-il.
Au-delà de la performance sportive, la traversée de Guirec témoigne de la ténacité et de la capacité de résilience du Breton. « Oser ses rêves, c’est aussi oser s’ouvrir à l’inconnu, oser sortir de sa zone de confort, oser vivre le moment présent, agir comme si tout était possible car la vie est trop courte pour le doute. C’est aussi oser vivre un peu plus proche de la nature, dans le respect de ses ressources », dit-il.
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Guirec Soudée s’est fait connaître lorsqu’il a réalisé un tour du monde à la voile accompagné de Monique, une petite poule rousse. À 22 ans, il a traversé l’Atlantique en solitaire puis, un an plus tard, a hiverné 130 jours sans assistance dans les glaces du Groenland. À 24 ans, Guirec est devenu le plus jeune navigateur à traverser le Passage du Nord Ouest en solitaire, un espace maritime de l’océan Arctique particulièrement périlleux. En 2018, Guirec revient en Bretagne après avoir franchi le Cap Horn et être allé en Antarctique. Depuis, le Breton a notamment écrit trois livres et réalisé un documentaire. Régulièrement, il met en valeur la richesse des océans et la fragilité de l’environnement.
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