À l’occasion de la 59e édition du Salon International de l’Agriculture, du 25 février au 5 mars, Pioche! s’intéresse aux réalisateur·ices qui tournent leurs caméras vers le monde paysan. Pour donner la parole aux agriculteur·rices, raconter leurs quotidiens et leurs luttes, voici 5 documentaires à découvrir cette semaine.
-
Nouvelles Graines de Nicolas Meyrieux (2021)

Nicolas Meyrieux est un jeune comédien et humoriste parisien. À l’origine de la série La barbe, il a passé 5 ans à parler de déforestation, d’inégalités salariales, de nucléaire ou de sexisme pour sensibiliser à l’écologie sur YouTube. Dans Nouvelles Graines, il raconte les premières étapes de sa nouvelle ambition : créer sa propre ferme et devenir paysan. Pendant plusieurs mois, il partage le quotidien de Zoé et Anthony, un couple installé en agroécologie dans les Landes. Avec eux, il découvre les joies du travail manuel, la beauté du métier de paysan, mais aussi le stress, le rythme effréné et les galères administratives. Une histoire d’amitié touchante, rythmée par les saisons et le travail à la ferme.
Le film est disponible gratuitement sur le site de France TV Slash.
-
Tous au Larzac de Christian Rouaud (2011)

En août 1973, entre 60 000 et 100 000 personnes se sont réunies sur le plateau du Larzac, au cœur de l’Aveyron, pour protester contre l’expropriation de terres agricoles au profit d’un camp militaire. Des étudiant·es, des travailleur·euses et des militant·es de tout bords sont venus de la France entière pour soutenir les paysan·nes locaux. En se replongeant dans l’atmosphère post-Mai 68, Christian Rouaud raconte l’histoire extraordinaire de cette lutte paysanne victorieuse qui a marqué toute une génération. Les témoignages de Marizette, Pierre ou Christiane nous font vivre les moments forts, les désillusions et les liens de solidarité qui ont marqué dix ans de résistance au Larzac.
-
La part du rêve de Jean Froment (2020)

Depuis quelques années, Letizia est installée avec son troupeau de chèvres, à Lumio en Corse. Pour son grand malheur, sa bergerie a vue sur la mer, attirant la convoitise des promoteurs immobiliers et des autres agriculteurs. En lutte malgré elle, la jeune chevrière porte fièrement les traditions de la terre de ses ancêtres et défend les quelques hectares qui lui permettent de vivre. La part du rêve brosse un portrait touchant de cette paysanne poète, en quête de liberté.
-
Moi, agricultrice de Delphine Prunault (2022)

Souvent réduites à des « épouses de paysans », les paysannes ont mené une longue lutte pour l’émancipation et la reconnaissance. En s’appuyant sur des archives et des témoignages inspirants de trois générations d’agricultrices, Delphine Prunault raconte ce combat silencieux pour l’émancipation. Syndicats, manifestations, opérations médiatiques, tous les moyens sont bons pour lutter contre l’ordre patriarcal et le sexisme ordinaire dans le monde agricole. Les mots de Marie-Hélène, Cécile, Anne-Marie, Michou ou Marie-Paule transmettent l’amour de leur métier, et témoignent du chemin parcouru depuis les années 1950. Nadège Herbel l’explique d’une voix émue : « Si ma grand-mère voyait mon quotidien de vigneronne, si elle goûtait mes vins, elle serait si fière ».
Moi, agricultrice est disponible gratuitement sur le site de LCP
-
La trilogie Profils paysans de Raymond Depardon (2001, 2005, 2008)

Fils d’agriculteurs, le photographe Raymond Depardon a passé dix ans de sa vie à filmer le monde rural pour sa trilogie documentaire Profils Paysans. Au cœur de la Lozère, de l’Ardèche ou de la Haute-Loire, il a immortalisé le quotidien de familles d’agriculteur·ices qui lui rappelaient son enfance et la vie de ses parents. À travers des plans fixes, et une réalisation sans artifices, Raymond Depardon offre un voyage au cœur d’une ruralité qu’il pensait disparue. Laissant la place au temps et au silence, il s’est noué d’amitié avec les paysan·nes qu’il filme, et les a transformés en véritables personnages de cinéma. L’approche (2001), Le quotidien (2005) et La vie moderne (2008) suivent l’évolution de leurs vies, abordant avec douceur le célibat, la transmission, le rapport à la terre, et les inquiétudes face aux transformations de leurs campagnes.