Depuis 2012, la plateforme CompaRecycle propose à chacun une solution de reprise pour ses produits électroniques usagés, le tout en favorisant l’économie locale et circulaire. Grâce à un comparateur de prix performant et simple d’utilisation, la plateforme entend limiter l’impact écologique des produits électroniques sur la planète et favoriser une économie plus responsable. Explications avec Gaël Brouard, président de CompaRecycle.
Cet article est écrit en partenariat avec CompaRecycle.
En 2019, 88% des Français admettaient changer leur téléphone portable alors que ce dernier fonctionnait encore. Effet de mode, publicités, offres promotionnelles… nombreuses sont les raisons qui poussent aujourd’hui à succomber au dernier modèle en vitrine. Alors que l’arrivée de la 5G devrait, selon certains observateurs, booster encore un peu plus les ventes de nouveaux smartphones, l’avenir de ces anciens téléphones fonctionnels mais inutilisés pose question. « Aujourd’hui, il existe environ 120 millions de mobiles dans les tiroirs des Français », affirme Gaël Brouard, président de CompaRecycle.
C’est au milieu des années 2000 que cet ancien cadre de Nokia a pris conscience du volume exponentiel de mobiles vendus aux quatre coins du monde. « À l’époque, on fabriquait environ 360 millions de téléphones par an. Je me disais : après leur cycle de vie classique de 24 mois, où vont-ils finir ? » Car, derrière cette fièvre acheteuse des téléphones, l’enjeu écologique est immense. « En 1950, pour créer un téléphone fixe, on utilisait 12 métaux. Aujourd’hui, on retrouve jusqu’à 70 matériaux et 50 métaux différents dans un smartphone », explique Gaël Brouard. La fabrication d’un téléphone pose également des problèmes sociaux et éthiques. En République Démocratique du Congo, plus de 40 000 enfants travailleraient dans les mines de cobalt et de coltan, composants de la plupart de nos combinés mobiles, rapporte l’Ademe en décembre 2019.
Pouvoir d’achat et réduction de l’impact environnemental
« En France, plus de 50% des smartphones reconditionnés viennent des États-Unis ou de Chine »
En réponse à ces nombreux enjeux, un nouveau marché dit de reconditionnement a émergé. « Quand je m’y suis intéressé, j’ai vu que celui-ci était complètement désorganisé », explique Gaël Brouard. Ce dernier quitte alors les bureaux de Nokia pour créer CompaRecycle en 2012, un comparateur qui permet à chacun de trouver la meilleure offre de reprise tout en favorisant le reconditionnement en France. « L’idée, c’était de donner du pouvoir d’achat au consommateur tout en réduisant l’impact environnemental des produits électroniques », raconte-t-il.
Le volet local est justement l’un des principaux enjeux du reconditionnement. « Aujourd’hui, sur les 2,1 millions de smartphones reconditionnés en France, plus de 50% viennent des États-Unis ou de Chine, déplore Gaël Brouard. En choisissant un produit de deuxième main, les gens sont persuadés de faire un geste en faveur de l’environnement. Ce n’est pas toujours le cas. » En imaginant qu’un téléphone soit repris à un consommateur français, envoyé en Chine pour réparation, puis réexpédié en France pour être racheté, le bilan carbone de ce dernier donne, en effet, quelques vertiges.
Une reprise 100% locale
En France, CompaRecycle a sélectionné 45 acteurs locaux, spécialisés dans la reprise. « Nous voulons organiser le marché local du reconditionnement en choisissant rigoureusement des partenaires. Ces derniers ont tous un process de vérification des produits et de nettoyage des données tout en contribuant à l’économie circulaire », ajoute Gaël Brouard.
« Aujourd’hui, entre 12 et 15% des Français revendent leur mobile »
La plateforme a été conçue pour être la plus simple possible pour l’utilisateur. Grâce à un moteur de recherche, ce dernier peut trouver facilement le produit dont il souhaite se séparer puis répond à quelques questions concernant son état. CompaRecycle lui propose alors plusieurs offres de reprise, par Internet ou en magasin. « Depuis 2012, nous avons effectué 8 millions de transactions et redistribué près de 800 millions d’euros de bon d’achat. On a également développé notre service de reprise à d’autres produits high-tech, comme les ordinateurs, consoles et tablettes. » Une stratégie payante. Aujourd’hui, CompaRecycle pèse 62% du volume de reprise en France.
Pour Gaël Brouard, le reconditionnement est assurément « le marché de demain ». Le président de CompaRecycle n’hésite pas à faire un parallèle avec l’automobile : « Aujourd’hui, une voiture achetée sur cinq est neuve. Pour les produits électroniques, c’est l’inverse. C’est un énorme gâchis, il faut que la tendance s’inverse. » Selon lui, le marché de reconditionnement ne souffre pas d’un manque de demande mais est plutôt bridé par la reprise. « En 2012, 2% des Français revendaient leur mobile. Aujourd’hui, on est entre 12 et 15%. C’est mieux, mais pas suffisant pour alimenter le marché du reconditionnement. »