La série documentaire Frankenstream, diffusée sur Arte, raconte le développement du streaming vidéo, né il y a 30 ans. C’est aujourd’hui l’une des industries les plus polluantes du monde.
Il est en passe de dépasser l’industrie automobile en termes de bilan carbone, mais nous sommes nombreuses et nombreux à ignorer son impact sur l’environnement, voire pire, à le considérer comme positif face au support physique. Le streaming vidéo fait l’objet d’une série documentaire, diffusée sur la chaîne et le site d’Arte, ainsi que sur Youtube. En quatre épisodes, les réalisateurs Pierre-Philippe Berson et Adrien Pavillard racontent l’odyssée de ce mode de communication qui vit grâce à internet et qui est devenu indissociable de nos vies numériques.
L’empreinte carbone du numérique représente 4% des émissions totales de gaz à effet de serre, et le streaming vidéo en constitue 60%. La diffusion en direct nécessite en effet de maintenir au frais des milliers de serveurs, dans des datacenters pharaoniques qui se situent aux quatre coins du monde. Ces infrastructures peuvent être alimentées avec de l’électricité renouvelable mais restent tout de même très polluantes.
Une invention devenue hors de contrôle
Le documentaire traite de son sujet en adoptant un angle historique, racontant le développement du procédé, né avec l’idée d’une culture instantanée et libre. La suite est moins heureuse, car cette technologie va rapidement devenir un enjeu économique capital pour les géants d’internet. Cette marchandisation du streaming va apporter un développement rapide du procédé, aidé par le développement des connexions internet à haute vitesse.
Les réalisateurs utilisent l’analogie de Frankienstein, créature incontrôlable en laquelle son maitre mettait beaucoup d’espoirs d’un monde meilleur. L’idée de regarder en direct un documentaire sur les méfaits écologiques de la diffusion en direct de contenu en streaming peut sembler contre-intuitive, mais Frankenstream ne dure qu’une petite heure au total. Loin des 6 heures par semaine que passent les Français·es devant des plateformes de streaming.