Enfouie au début du XXe siècle pour cause d’insalubrité, la Bièvre pourrait refaire surface dans les XIIIe et Ve arrondissement de Paris. Le cours d’eau permettrait de rafraîchir la capitale et de renforcer sa biodiversité.
Elle s’appelle La Bièvre. Après un parcours de 33km à travers l’Essonne, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, elle se jetait autrefois dans la Seine à hauteur de la gare d’Austerlitz. Las, l’artisanat puis l’industrialisation la rendirent au fil des siècles insalubre et pestilentielle. Au début du XXe siècle, fut décidé de progressivement la recouvrir et de détourner le cours d’eau vers les égouts.
Recréer une continuité biologique et aquatique jusqu’à la Seine
Or aujourd’hui, la qualité de l’eau à Paris s’est grandement améliorée. On observe même plusieurs espèces de poissons faire leur réapparition dans la Seine. La Bièvre a elle été rouverte en 2016 à l’Haÿ-les-Roses, et devrait couler dans les villes d’Arcueil et Gentilly (Val-de-Marne) à l’horizon 2021. « Plus rien ne justifie que l’eau de cette rivière ne coule dans les égouts et se déverse dans la station d’épuration d’Achères », a défendu Alice Timsit, conseillère de Paris EELV, rapporte Le Parisien.
Un atout pour la biodiversité
Alors que le sujet avait été écarté dans les années 2000 car jugé trop coûteux, le Conseil de Paris a adopté, mercredi 7 octobre, le lancement d’une étude de faisabilité pour 2021. Une victoire pour les écologistes, qui portent le projet depuis la campagne municipale, avec le souhait de faire de la Bièvre « un axe paysager et symbolique majeur en cette période de réchauffement climatique ». Les centristes, qui avaient aussi inscrit cette initiative dans leur programme pour les municipales, ont voté pour.
« La réhabilitation progressive de la Bièvre permettra de recréer une continuité biologique et aquatique jusqu’à la Seine, permettant d’abaisser les températures et de favoriser l’épanouissement de la biodiversité, en grande fragilité », a argumenté Alice Timsit au Conseil de Paris. Le projet ferait traverser les 6 kilomètres du tronçon parisien dans le parc Kellerman (XIIIe), le square René-Le Gall (XIIIe), le Muséum d’histoire naturelle (Ve) et la rue Berbier-du-Mets « où la côte est la plus basse et où il y aura peu à creuser…. », a encore précisé l’élue écologiste.