Mercredi, l’eurodéputé Pierre Larrouturou a entamé une grève de la faim dans les locaux du Parlement européen. Celui qui est également rapporteur du budget général 2021 veut alerter l’opinion publique sur les coupes que risquent de subir les budgets alloués à la santé, au climat et à l’emploi.
Alors que se tient actuellement au Parlement européen une négociation cruciale sur le budget à long terme de l’UE pour la période 2021-2027, l’eurodéputé français Pierre Larrouturou tire la sonnette d’alarme. « C’est obscène d’entendre qu’il n’y a pas d’argent pour la santé, le climat et l’emploi, alors que les marchés financiers n’ont jamais été aussi bien portants », explique celui qui est aussi rapporteur général du budget de l’Union européenne pour 2021.
Afin d’alerter l’opinion publique, Pierre Larrouturou entame une grève de la faim dans les locaux du Parlement européen, le 28 octobre. « Je vais rester au Parlement jour et nuit sans manger pour dénoncer ce scandale : les gens n’en ont pas conscience, mais on va vers une situation où il n’y aura quasi plus d’argent pour le climat, la santé, rien de sérieux pour l’emploi » dans le prochain budget européen.
Une solution : taxer la spéculation
Selon l’homme politique, fondateur de Nouvelle Donne (parti politique de gauche inspiré du New Deal de Roosevelt) et spécialisé dans les questions d’économie, financer un budget à la hauteur des urgences climatiques, sociales et sanitaires que nous vivons est un impératif. Pour y répondre, la première solution est de « taxer la spéculation ». Pierre Larrouturou réclame l’introduction de la célèbre taxe sur les transactions financières, ou Taxe Tobin. Suggérée dès 1972 par le lauréat du Nobel d’économie James Tobin, cette taxe a pour objectif de freiner la spéculation. Selon l’eurodéputé, elle rapporterait aujourd’hui 57 milliards d’euros par an et permettrait notamment de financer une politique climatique ambitieuse.
« Si on ne taxe pas la spéculation, le Pacte Vert européen est mort. (…) Les belles paroles sur la loi climat, la création d’emplois verts, tout cela restera lettre morte, et nous conduit vers une planète morte », s’est alarmé Pierre Larrouturou dans un discours au Parlement.