Fin septembre à Paris, les Grands Voisins tiraient leur révérence après cinq ans d’occupation d’un ancien hôpital. Cinq généreuses années où le tiers-lieu aura montré les bienfaits de la réhabilitation d’espaces temporairement vacants. Fort heureusement, l’initiative est loin d’être isolée. La preuve.
« Le plus grand risque pour la société serait de perdre la possibilité d’essayer. » Voilà la belle conclusion donnée par les Grands Voisins au moment de tirer sa révérence, le 27 septembre dernier. Le projet, installé depuis cinq ans dans l’ancien Saint-Vincent-de-Paul (Paris, 14e), aura depuis montré que « l’occupation temporaire à vocation sociale, culturelle et de transformation sociétale pouvait être synonyme d’attractivité, de progrès, d’innovation et de succès ». Heureusement, plusieurs projets de ce type naissent aujourd’hui sur le territoire. Avec la même idée de transformer des lieux inhabités en espaces d’échange et de solidarité. Focus sur trois projets d’occupation temporaire fort inspirants et toujours en cours.
Coco Velten, Marseille
Depuis mars 2019, le projet Coco Velten héberge près de 80 personnes en résidence hôtelière à vocation sociale. Situé dans les locaux de l’ancienne Direction des routes à Marseille, le lieu offre également des espaces de travail à près de 40 associations, artistes, artisans, entrepreneurs sociaux et petites entreprises.
Une création commune entre de jeunes acteur·ices
Au quotidien, Coco Velten « vise à la création commune entre de jeunes acteur·ices » grâce à une programmation participative et engagée, co-construite avec les structures occupantes, les propositions des habitants et associations du quartier et, plus largement, avec l’éco-système marseillais.
Ouvert à tous les publics et aux voisins, l’espace de 4 000 m² est piloté par trois structures de l’économie sociale et solidaire : le Groupe SOS Solidarité, la coopérative Plateau Urbain et l’association Yes We Camp.
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L’Hôtel Pasteur, Rennes
Dans la métropole bretonne, L’Hôtel Pasteur stimule, questionne et agite bon nombre d’acteurs culturels, sociaux et éducatifs rennais. L’ancienne faculté dentaire, située en plein centre de Rennes dans un édifice remarquable, est en effet le théâtre d’un projet d’occupation et de réhabilitation urbain atypique.
Les besoins naissent de l’usage des lieux
L’histoire commence en 2013, lorsque la Ville de Rennes décide d’accueillir l’Université Foraine. L’idée : occuper l’espace sans programmation précise puisque, selon Patrick Bouchain, architecte et initiateur du projet, « les besoins naissent de l’usage des lieux ». Le bâtiment est alors mis à l’épreuve par de nombreux collectifs et curieux pour déterminer des projets adaptés. Ceux-ci sont éphémères, des règles et besoins émergent au fil de l’eau. L’Hôtel Pasteur devient ainsi un laboratoire visant à « créer les conditions d’une rénovation urbaine d’initiative populaire, de conception démocratique et de production joyeuse ». En découle une identité forte, notamment marquée par une gouvernance partagée et une économie contributive.
La Ville de Rennes entend désormais transformer ce bâtiment en un équipement accueillant une école maternelle et un « hôtel à projets », dans le prolongement de ces années d’expérimentations. Le chantier de réhabilitation, en cours, implique des associations d’insertion, organismes de formations, écoles et établissements d’enseignement supérieur. L’ouverture de l’école maternelle est prévue pour début 2021.
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Saisons Zéro, Roubaix
Depuis novembre 2019, le monastère des Clarisses à Roubaix accueille des résidents peu habitués à ce type d’édifices religieux. L’ensemble monastique de 6 500 m², inhabité depuis 2008 et désacralisé, se veut désormais lieu de tous les possibles pour qui souhaite accélérer la transition écologique sur le territoire.
Accélérer la transition écologique sur le territoire
L’association d’architecture Zerm, qui a pris possession des lieux, tente depuis de répondre à la question suivante : comment atteindre un confort suffisant au quotidien et au fil des saisons dans des lieux vastes, non-isolés, dont l’aspect historique doit être conservé, tout en générant le moins d’impact négatif possible ?
Y sont traités les sujets de réduction des consommations énergétiques, d’utilisation de matériaux de réemploi, de réactualisation de mobiliers isolants oubliés, de gestion des déchets ou encore de prise de conscience de la provenance des produits consommés.
L’espace accueille également des bureaux et des ateliers pour les associations, collectifs, artistes et entreprises. Par ailleurs, les anciennes chambres des sœurs clarisses sont progressivement réactivées en auberge alternative.
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