À l’occasion de l’incontournable Festival du court métrage, du 2 au 10 février à Clermont-Ferrand, Pioche! a sélectionné cinq courts métrages programmés cette année qui abordent l’écologie tout en poésie.
Du 2 au 10 février, le Festival du court-métrage est de retour à Clermont-Ferrand pour une 46e édition. Malgré quelques difficultés financières qui l’ont poussé à réduire le nombre de films programmés, la grand-messe du court continue de célébrer le format avec deux compétitions internationales, une nationale et plusieurs sélections thématiques : « Femmes européennes à la caméra », « Regards d’Afrique », « Insoumises ».
Et parmi les centaines de films programmés, sélectionnés parmi 9 400 candidatures venues du monde entier, on trouve des œuvres traversées par les préoccupations écologiques et sociales de leurs réalisateur·ices. Des regards sensibles, poétiques, intimes sur des sujets qui nous dépassent. Focus sur cinq courts métrages qui nous ont touché·es, émerveillé·es, amusé·es en parlant d’écologie, et qui sont accessibles gratuitement en ligne.
Wild summon, Karni & Saul (2023)
Cette fable à première vue absurde nous emmène dans des paysages sauvages d’Islande, à la rencontre de saumons sauvages… à forme humaine. La voix off digne des plus sérieux documentaires animaliers retrace patiemment la grande épopée du cycle de vie des saumons, épopée qui croise bien trop souvent la route de l’humain. Un vrai bijou visuel mêlant prises de vues réelles, animation et une pointe d’humour.
Wild summon est disponible gratuitement sur le site d’ARTE.
Imani, Laëtitia Ramamonjisoa (2020)
Dans un futur proche, le programme Green Fugees accorde la nationalité française aux réfugié·es climatiques, à condition d’avoir une santé mentale stable. Imani, originaire de l’île engloutie de Sao Tomé, n’a alors plus le choix : elle doit dépasser sa peur de l’eau. Avec ce premier film tout en métaphores et à l’esthétique travaillée, Laetitia Ramamonjisoa du collectif Kourtrajmeuf explore la thématique de l’exil et de l’incertitude sur fond de crise climatique.
L’envoûtement, Nicolas Giuliani (2023)
Dans un établissement maraîcher qui accueille et fait travailler des personnes en situation de handicap, un couple d’amoureux, Bruno et Céline, vit en parfaite harmonie, jusqu’au jour où Lucie intègre l’équipe des éducateur·ices. Tourné en partenariat avec un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) avec des acteur·ices en situation de handicap, L’envoûtement prend le temps de raconter un triangle amoureux touchant, dilué dans le silence et les paysages de Dordogne.
H2O mon amour, Laëtitia Martinoni (2023)
Issu de la sélection Pop-Up dédiée aux fictions venues du web, H2O mon amour raconte une rencontre amoureuse en temps de crise écologique et de guerre de l’eau. Comment aimer dans l’urgence ? Que faire de ses doutes pour le futur ? La réalisatrice Laetitia Martinoni aborde l’éco-anxiété à travers un long dialogue à huis clos, tout en tendresse et en humour.
La nuit blanche, Audrey Delepoulle (2023)
« L’idée de mon film est née entre deux pots d’échappement en ville, après une exposition du grand photographe Raymond Depardon : parler de ma campagne natale et de ses habitant·es ». Avec La Nuit blanche, Audrey Delepoulle nous emmène à la rencontre de Beth, courageuse arboricultrice qui tente de sauver coûte que coûte ses vergers du gel destructeur annoncé. Les dessins au fusain et les cyanotypes racontent une nuit d’angoisse et de solidarité, apportant un grain de poésie à des épisodes malheureusement de plus en plus fréquents.