Avec le projet Urbanloop, la ville de Nancy peut devenir une référence en terme de mobilité durable. Adieu les voitures, place aux capsules du futur. Initiée par une centaine d’étudiants-ingénieurs, l’idée est désormais largement soutenue et pourrait devenir réalité dès 2024.
Des capsules électriques transparentes, individuelles ou en duo, qui traversent la ville deux fois plus vite qu’un autre transport en commun. Si, d’extérieur, l’idée a tout d’un rêve d’amateurs de science-fiction, elle pourrait bien voir le jour en 2024. Quatre écoles d’ingénieurs planchent depuis 2017 sur Urbanloop, un ambitieux projet de mobilité ayant pour principal objectif d’éliminer les voitures des villes.
Après une longue phase de recherche et développement, ponctuée par des essais sur maquette, Urbanloop est sur le point de se concrétiser. Les premiers tests grandeur nature sont prévus sur le plateau de Brabois, en périphérie de Nancy, en mai 2021.
L’intelligence artificielle au cœur du projet
Concrètement, Urbanloop est constitué de capsules se déplaçant sur des rails électrifiés et dans un tube transparent à une moyenne de 60 km/h. Le réseau se compose de plusieurs boucles interconnectées, permettant à l’usager de se déplacer sans arrêt et sans correspondance. La distance entre deux stations est de l’ordre de 250 mètres pour permettre de desservir très localement. Le tracé peut être enfoui, semi-enfoui ou aérien en fonction des contraintes urbaines.
Les porteurs du projets mettent en avant les bénéfices de l’intelligence artificielle qui entoure l’Urbanloop. Grâce à elle, la fluidité du réseau est optimisée et les besoins anticipés afin de répartir au mieux les capsules. L’objectif est de ne pas faire attendre les usagers en station. Quant à la capsule, elle s’insère dans le tracé et s’en extrait au bon endroit.
Une mise en service espérée en 2024
« Urbanloop a démarré il y a trois ans. C’est un projet étudiant comme un autre, mais qui s’inscrit dans le futur. Quand on l’a présenté, il a été accueilli avec enthousiasme. Depuis, une centaine d’élèves-ingénieurs et d’enseignants-chercheurs sont mobilisés », raconte Jean-Philippe Mangeot, directeur de projet. Aujourd’hui, tous espèrent une première mise en service à l’horizon 2024, dans la région dans Nancy mais également sur l’un des sites parisiens des Jeux olympiques.
En plus de réduire la place de la voiture dans les villes, le projet Urbanloop répond à plusieurs objectifs environnementaux. « Les systèmes de transports issus des premières et secondes révolutions industrielles ont atteint leurs limites. Voitures, bus, tramways et métros (…) sont sources de pollutions tant au niveau local, au sein de l’ilot de chaleur urbain, qu’au niveau mondial via le dérèglement climatique », observe Vincent Bertrand, géographe et maître de conférences à l’Université de Lorraine.
Pour répondre aux défis posés par la densification urbaine et à la transition écologique, les ingénieurs à l’origine d’Urbanloop promettent de diviser par 10, voire par 20, la consommation d’énergie par km/passager. En guise de démonstration, les équipes en charge du projet Urbanloop se donnent pour objectif d’établir le record du monde de consommation énergétique au km pour un véhicule autonome sur rail en mai 2021. « Nous voulons démontrer notre capacité à passer sous le centime au kilomètre, détaille Jean-Philippe Mangeot. L’enjeu majeur du XXIe siècle est de réussir une véritable transition environnementale et une transformation de notre modèle de société. »