Cette association sème des arbres en voie de disparition quand vous faites du sport

Article réalisé en partenariat avec Diffuz, la plateforme solidaire de la Macif.

Depuis 2019, l’association Semeurs de Forêts achète des terrains vierges pour y planter des forêts. Ces zones boisées riches en biodiversité deviennent sanctuarisées : peu de passages humains y sont tolérés afin de favoriser l’installation de la faune sauvage.

« Dans les plantations de micro-forêts, notamment en ville, les projets dépendent de conventions signées par les municipalités qui mettent à disposition les terrains », explique la cofondatrice de Semeurs de Forêts, Florence Massin. « Or, ces conventions ont une durée assez limitée, de 10 ou 30 ans. Un arbre, ça vit une centaine d’années ! C’est pourquoi dès le départ nous avons voulu que l’association soit propriétaire des terrains, pour replanter ces arbres mais aussi pour les laisser en libre évolution. »

La Val-d’Oisienne a créé Semeurs de Forêts après qu’un de ses voisins ait coupé deux arbres centenaires dans son jardin pour installer une piscine. La démission de Nicolas Hulot en août 2018 de son poste de ministre de la transition écologique a également été un déclencheur. « Avec mon conjoint, on s’est dit : « si on ne peut rien faire d’en haut, on peut agir d’en bas et arrêter de refaire le monde depuis son canapé ». » L’association possède déjà trois terrains, dans l’Oise, la Vienne et les Deux-Sèvres, totalisant environ 14 hectares.

Laisser des espaces à la nature sauvage

Semeurs de Forêts travaille avec un pépiniériste qui adore les essences d’arbres en voie de disparition

Le combat de Florence a séduit Diffuz, cette plateforme qui visibilise des initiatives citoyennes dans toute la France. Jusqu’au 30 novembre, celle-ci se lance le défi sportif et solidaire de reverser 10 euros à l’association Semeurs de Forêts pour chaque personne qui enregistre en ligne son activité sportive, puis la partage sur ses réseaux sociaux avec le hashtag #DiffuzTonSportSolidaire. Rien de plus simple, et tout se passe en deux clics.

L’argent récolté par le défi sportif servira à l’acquisition d’un quatrième terrain enherbé de 1,9 hectares, à l’orée du village de Château-sur-Epte, dans l’Eure, où des arbres seront plantés. « Nous voulons dans un premier temps créer des grandes haies tout autour du terrain, pour accueillir la biodiversité », précise Florence Massin. « L’objectif est de laisser des espaces à la nature sauvage. Les humains ont voulu contrôler l’environnement à l’excès. La nature n’est pas là seulement pour que l’humanité en tire profit. » 

Un arbre, ça pousse à son rythme. On ne fait qu’une proposition dont la nature se saisit

Semeurs de Forêts s’appuie sur la méthode de reforestation Miyawaki, du nom de ce botaniste japonais qui a pour principe de replanter de manière dense des espèces locales uniquement, d’utiliser des plants jeunes (1 à 3 ans) et de préparer le sol en l’enrichissant avec des matières naturelles. L’association a adapté cette méthode aux terrains qu’elle achète, qui sont en général moins pollués que des sols en ville par exemple.

Participer aux plantations en faisant du sport

Ensuite, il faut laisser le temps agir. « Il y a parfois des dérives, et on tombe dans une course à l’arbre. Une forêt c’est un écosystème, avec une flore, une faune, une fonge… Lorsque l’on plante, ce n’est pas encore une forêt. Un arbre, ça pousse à son rythme. On ne fait qu’une proposition dont la nature se saisit », raconte Florence Massin.

Avec le défi sportif lancé sur Diffuz, le terrain de Château-sur-Epte sera acheté et les arbres plantés en décembre ou en début d’année 2023 : des érables champêtres, des peupliers noirs ou encore des aubépines… Semeurs de Forêts travaille avec un pépiniériste qui adore les anciennes essences d’arbres, en voie de disparition. Chaque participation à ce défi sportif et solidaire permet ainsi de sanctuariser 3,5m² de terre.

En plus de chausser ses crampons, ses baskets ou son maillot de bain pour la bonne cause, on peut aussi participer à la plantation des arbres, devenir porteur de projets de l’association dans sa région ou participer financièrement via des dons ou des prêts. Plus d’informations sur la page du défi Diffuz et le site de Semeurs de Forêts.