Le 26 janvier, le navigateur Yvan Bourgnon, à la barre de l’association The SeaCleaners, a présenté la version définitive du Manta, un voilier conçu pour collecter et traiter les déchets plastiques en mer. Mise à l’eau prévue en 2024.
Chaque minute, 17 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les océans. L’ONU est formelle : si aucune mesure n’est prise, en 2050, il y aura plus de déchets plastiques que de poissons dans les océans.
Partant de ce constat, l’aventurier et navigateur Yvan Bourgnon a créé l’association The SeaCleaners en 2016. Et pour agir au quotidien contre la pollution plastique, celui que l’on appelle parfois le Gladiateur des mers a réfléchi à un catamaran capable de collecter les déchets en mer et le long des côtes.
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Après trois ans de recherche et de développement, Yvan Bourgnon a présenté la dernière version de ce futur bateau, le Manta. Un immense « bateau-usine » de 56,5 mètres de long pour 26 mètres de large, capable de collecter entre une et trois tonnes de déchets par heure. Usine car le Manta sera également capable de gérer à bord 100% des déchets plastiques collectés. Ils seront triés, traités et transformés en énergie.
Sur le pont, le plastique transformé en énergie
Ainsi, ces déchets permettront au Manta de fonctionner « 75% du temps en moyenne de manière autonome, sans utiliser d’énergie fossile ». Le reste du temps, la propulsion du navire sera assurée par un système hybride combinant 1 500 m² de voiles et près de 500 m² de panneaux solaires.
Le navire interviendra principalement en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, sur « des secteurs stratégiques où la pollution plastique marine est particulièrement dense : zones côtières, rivières, embouchures des grands fleuves et estuaires ». Le Manta sera en opération 300 jours par an. Chaque mission durera jusqu’à trois semaines. Elle sera suivie d’une semaine à terre pour décharger les déchets collectés qui n’ont pas été transformés en énergie et les confier aux circuits de recyclage locaux.
Le futur navire sera mis à l’eau en 2024 et pourra traiter « 5 000 à 10 000 tonnes de déchets plastiques par an ». Par ailleurs, en plus de nettoyer les océans, le Manta recevra du public à bord pour des opérations de sensibilisation et d’éducation et accueillera des missions scientifiques internationales.