Anne Hidalgo veut réduire la vitesse de circulation en ville à 30 km/h dès début 2021, et remplacer la moitié des places de parking en surface par du mobilier urbain d’ici 2026. Deux consultations citoyennes sont en cours.
C’était l’une de ses promesses de campagne, et elle compte bien la mettre en œuvre. La maire de Paris Anne Hidalgo lance le projet de réduction de la vitesse de circulation à 30km/h sur l’ensemble du territoire, et la suppression de 70 000 des 140 000 places de parking en surface de la ville. Déjà adoptée par Lille ou Nantes, la limitation de vitesse de 50km/h à 30km/h est, pour l’instant, appliquée pour la moitié des rues de Paris. Mais les réticences des maires d’arrondissement de l’ouest parisien, situés à droite, font des « zones 30 » un patchwork difficilement compréhensible par les automobilistes.
L’homogénéisation vers un Paris à 30km/h devrait intervenir dès début 2021, si l’on en croit David Belliard, adjoint écologiste en charge de la transformation de l’espace public, transports et mobilités. « Nous avons l’ambition d’abaisser la vitesse sur l’ensemble du territoire d’ici le début de l’année prochaine. » Une consultation citoyenne est lancée du 27 octobre au 27 novembre pour recueillir l’avis des Parisiens, elle est accessible sous ce lien.
On y aménagera de nouvelles infrastructures vélo, des jardins, mobiliers urbains, toilettes publiques, fontaines, terrasses de café, de quoi faire du sport.
Des potagers à la place des parkings
Par ailleurs, la Ville a lancé une autre consultation citoyenne, le 16 octobre dernier, pour amorcer la suppression de la moitié des places de parking en surface d’ici à la fin de la mandature, en 2026. « On ne peut plus utiliser 50% de la capitale pour l’automobile alors qu’elle ne représente que 13% des déplacements, et que 60% des nuisances sonores sont liées à la circulation », expliquait dans Le Parisien le chef de file des Verts David Belliard, ce 20 octobre. Selon l’élu, ces nouveaux espaces gagnés sur la voiture représentent « environ 65 ha, soit deux fois et demie le parc des Buttes-Chaumont, ou encore trois fois le parc du Luxembourg ». Les places réservées aux personnes handicapées ne devraient pas être concernées.
Les Parisiens sont ainsi invités à imaginer ce qu’ils feraient de cette surface de 10m2, taille d’une place de stationnement, libérée en bas de chez eux. Parmi les suggestions proposées par la plateforme en ligne : implanter de la végétation ou des potagers urbains ; y placer des boîtes à livres, frigos solidaires ou bornes de recharge pour les véhicules électriques ; installer fontaines, bacs de compost ou garages à vélo ; et enfin des œuvres d’art, des espaces de jeux pour les enfants ou encore agrandir les terrasses de café. Un axe confirmé par David Belliard. « On aménagera de nouvelles infrastructures vélo, des jardins, mobiliers urbains, toilettes publiques, fontaines, terrasses de café, de quoi faire du sport. »
« Débitumer » Paris
Objectif de ces deux mesures pour la Ville : réduire le nombre d’accidents, la pollution et les nuisances sonores causés par la circulation automobile, convertir le parc automobile en mobilités propres, et « débitumer » Paris. Une discussion est en cours avec les opérateurs de parkings en sous-sol – cinq fois plus de places qu’en surface, très souvent inoccupées – pour que les tarifs restent « convenables ». Les places de stationnement en surface restantes seront elles réservées aux Parisiens et aux professionnels.
L’opposition comme les syndicats d’automobilistes, qui fustigent ces annonces – « un simulacre de concertation pour une mesure déjà actée » pour 40 millions d’automobilistes ; « la paralysie de la capitale et et son isolement des territoires qui l’entourent » pour l’équipe (LR) de Rachida Dati –, ne sont pas au bout de leur peine. Anne Hidalgo réfléchit aussi à la limitation du boulevard périphérique à 50 km/h, à l’interdiction des véhicules diesel en 2024, et essence ensuite.