Ces dernières années, le marché du SUV a explosé en France. En 2019, il représentait 38% des ventes de voitures neuves. Un effet de mode qui pèse très lourd sur le climat : les SUV sont aujourd’hui la deuxième source de croissance des émissions de gaz à effet de serre en France derrière le secteur aérien, révèle WWF.
Ils sont plus hauts, plus longs, plus larges et surtout plus lourds et plus puissants que les voitures standards. Ils ont le style 4×4 sans les attributs. Les SUV, pour Sport Utility Vehicle, séduisent chaque année plus de Français, au point d’inonder le marché de l’automobile. En dix ans, leurs ventes ont été multipliées par sept et représentent aujourd’hui plus de 38% des achats de voitures neuves. Si l’effet de mode fait les affaires des nombreuses marques automobiles, il pèse surtout très lourd sur la trajectoire française des émissions de gaz à effet de serre, comme le démontre WWF dans sa dernière étude, publiée le 6 octobre dernier.
Les SUV émettent 20% de CO2 se plus qu’une voiture standard
Les SUV sont une « catastrophe écologique » pour WWF. Selon l’ONG, ces véhicules sont aujourd’hui la deuxième source de croissance des émissions de gaz à effet de serre énergétique en France derrière le secteur aérien. Entre 2008 et 2018, les SUV ont ainsi émis 20% de CO2 de plus qu’une voiture standard, et 26% de plus que la moyenne des citadines.
Aujourd’hui, WWF tire la sonnette d’alarme. « Une nouvelle décennie de SUV n’est pas compatible avec la réalisation des objectifs climatiques dont s’est doté la France. Si rien n’est fait, les SUV émettront deux fois plus de CO2 en 2030 qu’aujourd’hui », déplore l’ONG.
Bruno Lemaire « totalement opposé » à une interdiction de la publicité pour les véhicules les plus polluants
Pour l’organisation, « les décideurs politiques doivent faire reculer les ventes de SUV et orienter l’industrie automobile vers la production et la vente de véhicules plus légers, respectueux de l’environnement et plus favorables au pouvoir d’achat des Français ». Par ailleurs, Pierre Cannet, responsable des programmes climat, énergie et villes durables du WWF France, souhaite la mise en place d’un « bonus/malus orienté directement sur le poids du véhicule », et un meilleur encadrement de la publicité « pour qu’elle arrête de prétendre à l’impact vertueux du SUV ».
Un appel auquel n’a pas tardé à répondre Bruno Le Maire. Au micro de France Info, le ministre de l’Économie s’est dit « totalement opposé » à une interdiction de la publicité pour les véhicules les plus polluants comme les SUV, préférant qu’il y ait « des informations plus claires » sur les niveaux de pollution de ces voitures. « Je crois à l’intelligence des Français, je pense qu’il faut informer le consommateur, lui dire : vous voulez acheter un SUV, voilà les niveaux de pollution », a-t-il déclaré.
Pour consulter l’étude, cliquez ici.