Cinq forêts urbaines, 100 rues oasis, 30 jardins créés ou étendus, le périf’ transformé en « forêt circulaire »… Par la voix de Christophe Najdovski, adjoint chargé de la végétalisation de l’espace public, Paris confirme son souhait de métamorphose verte, avec l’objectif de planter 170 000 arbres et d’ouvrir 30 nouveaux hectares d’espaces verts d’ici à 2026.
« Nous voulons passer du tout-voiture au tout-nature. » S’il restait un doute sur les intentions d’Anne Hidalgo pour les six ans à venir, le sujet est clos. Après la suppression de la moitié des places de stationnement en surface, et la diminution à 30km/h de la vitesse limitée en ville, c’est à la végétalisation des espaces dégagés sur la voirie que la nouvelle municipalité s’attaque.
Des « rues oasis » pour créer des « îlots de fraîcheur »
Au total, la Ville souhaite planter 170 000 arbres supplémentaires ces 6 prochaines années, et ouvrir 30 nouveaux hectares d’espaces verts. Une ambition inscrite au programme de Mme Hidalgo pour les municipales, et donc confirmée au Parisien par Christophe Najdovski, adjoint chargé de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts et de la biodiversité. Pour se faire, une trentaine de nouveaux jardins seront créés ou étendus, et des parcs aménagés s’inscriront dans les prochains projets urbains (Bercy-Charenton (XIIe arrondissement) Héliport de Paris (XVe) et Chapelle Charbon (XVIIIe)).
Transformer le périf’ en « forêt circulaire »
Ces nouveaux arbres seront plantés sur les abords du périphérique, et entre le périf’ et le boulevard des Maréchaux. « Nous les planterons selon la méthode « miyawaki » qui consiste à transformer de toutes petites zones en zones forestières très denses », explique M. Najdovski. Objectif : transformer le ring parisien en « forêt circulaire » avant sa transformation en boulevard urbain, lors des Jeux olympiques de 2024.
L’arbre est le meilleur climatiseur en ville et il va nous permettre de diminuer les effets de la canicule
Des « forêts urbaines » feront également leur apparition sur les parvis de l’Hôtel de Ville (IVe) et de la Gare de Lyon (XIIe), la place de la Bourse (IIe) et celle de Catalogne (XIVe), ainsi que la rue Curial (XIXe). De même, 100 hectares d’espaces publics – places de stationnement, contre-allées ou terre-pleins – seront débitumés pour y implanter des arbres, ou les végétaliser par des arbustes et herbacées. Et 100 « rues oasis » seront végétalisées à proximité des écoles et des jardins existants pour créer « des îlots de fraîcheur ».
Scepticisme chez les alliés écolos
Enfin, une « promenade verte continue » rejoindra Stalingrad et le canal de l’Ourcq (XIXe) à la Seine au niveau de la Bastille, pour créer des « ramblas vertes », à l’image du projet du Trocadéro. Celui-ci, annoncé en mai 2019, verra une allée piétonne courir des Invalides au Trocadéro sans discontinuer. « L’arbre est le meilleur climatiseur en ville et il va nous permettre de diminuer les effets de la canicule », justifie Christophe Najdovski, qui souligne le désir des Parisiens de vivre dans un cadre plus apaisé et arboré.
Des mesures spectaculaires qui ne convainquent pourtant pas les alliés écologistes de la maire. « Au lieu de choisir des lieux emblématiques pour concrétiser ce programme, on aurait dû commencer par repérer les îlots de chaleur et apporter des réponses adaptées » indique ainsi au Parisien Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste de Paris, qui souligne aussi le coût potentiellement élevé de certains de ces travaux d’envergure.