Longtemps passée sous les radars, la question de l’impact environnemental du secteur bancaire est désormais pointée du doigt. Au mois d’octobre, plusieurs associations à l’origine de « L’affaire du siècle » ont d’ailleurs posé les jalons vers un procès contre les grandes banques françaises, premier financeur mondial des principales majors du pétrole et du gaz. En parallèle, des néo-banques tentent de bousculer le monde de la finance. Leur promesse : l’argent de leurs clients n’ira jamais alimenter des activités nocives pour l’environnement.
Article en partenariat avec Helios.
Le saviez-vous ? Au-delà des transports, du chauffage et de l’alimentation, l’un des gestes individuels les plus efficaces pour limiter notre empreinte carbone est le choix de notre banque. Car l’argent placé dans les grandes banques finance souvent de nombreux projets polluants : énergies fossiles, aviation, multinationales contribuant à la déforestation… C’est pour alerter sur ce sujet que se développe dans le monde entier la finance verte, inspirée par les concepts de la finance éthique, arrivée en France dans les années 1980.
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Le principe : intégrer dans le choix des placements, en plus des critères économiques, des exigences liées à l’impact social et environnemental des entreprises. De plus en plus d’acteurs militent en France pour normaliser la finance verte. C’est le cas de l’association Reclaim Finance, ONG qui observe les pratiques des banques hexagonales.
« Les grands acteurs du secteur sont souvent membres d’alliances mondiales qui les engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais les actes ne suivent pas. Depuis 2016, les quatre plus grandes banques françaises ont apporté 352 milliards de dollars de soutien aux énergies fossiles, via des prêts des dettes et des émissions d’obligations », note Raphaël Cros, chargé de campagne chez Reclaim Finance.
Au-delà des placements individuels, l’objectif de cette ONG est de lancer un mouvement de fond, pour inciter les grandes banques à changer leurs pratiques. « Ce n’est pas la première chose qui vient en tête quand on réfléchit au militantisme écologique. Et pourtant, c’est un levier essentiel : sans le soutien des acteurs financiers, les projets de pétrole et de gaz ne peuvent pas se développer », insiste Raphaël Cros.
Helios, une néo-banque à portée de clic
Parmi les alternatives recommandées par Reclaim Finance, on compte Helios, éco-banque lancée en 2021 sur une promesse : l’argent de ses clients ne financera jamais d’industries polluantes. Les financements d’Helios sont dirigés vers des projets en lien avec la transition écologique, comme la rénovation de transports en commun en France, une technologie innovante de recyclage de plastique ou une centrale solaire.
Maëva Courtois, co-fondatrice d’Helios, a travaillé dans la finance classique avant de créer sa propre entreprise, après avoir pris conscience de l’impact sur le climat des placements bancaires : « D’après une étude publiée en 2020 par Oxfam France, l’empreinte carbone des banques françaises représentait alors 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière. On estime que 5 000 euros investis dans une banque traditionnelle génèrent 3 tonnes d’émissions de CO2 par an. »
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Selon l’entrepreneuse, la néo-banque a déjà sorti 100 millions d’euros du système bancaire traditionnel, et donc évité 50 000 tonnes de CO2. L’argent placé chez Helios est fléché vers des secteurs qui contribuent à la transition écologique : mobilité durable, énergies renouvelables, agriculture raisonnée… Le tout à portée de clic, puisqu’il est possible de changer de banque et de créer un compte courant, un compte joint ou un livret d’épargne en une dizaine de minutes, depuis son canapé. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site d’Helios.