Veja fait le pari de réparer et recycler nos vieilles baskets. La marque éco-responsable de sneakers a choisi Bordeaux, et son célèbre tiers-lieu Darwin, pour implanter son premier magasin-cordonnerie. Avec quelques bons plans à la clé.
Le décor de l’ancienne caserne bordelaise, devenue le tiers-lieu Darwin, était le lieu rêvé. Sur la rive sud de la Garonne, la marque française éco-responsable Veja y a inauguré son premier magasin-cordonnerie dans un gigantesque décor de béton brut. Un lieu de 350m2 où l’on peut faire réparer ses vieilles baskets, les donner à recycler, ou acheter des paires uniques à tarif réduit.
« Les baskets les plus écologiques sont celles que vous portez déjà. » C’est sous ce slogan surprenant de la part d’un vendeur de chaussures neuves que Veja inaugurait au début de l’été ce premier laboratoire. « La fin de vie de nos chaussures était l’une des grandes limites de Veja depuis le début », expliquait Marine Betrancourt, chargée de communication de la marque, à We Demain. Plus de 250 paires « usées, trouées, importables » ont déjà été recyclées entre juin et fin septembre, tandis que 130 paires ont pu être réparées.
Des paires introuvables à prix réduit
Aux manettes de la cordonnerie, Nadège Lada offre diverses prestations à ceux qui ne peuvent se résoudre à abandonner leur paire préférée. Du simple nettoyage à la réparation complète, comptez entre 5 et 50€ environ. « Souvent, les gens n’imaginent pas pouvoir faire réparer leurs baskets, expliquait la cordonnière à 20 Minutes, car ils ne font pas le lien entre cordonnerie traditionnelle et sneakers. Mais parfois, il vaut mieux faire réparer une paire dans laquelle on est bien plutôt que d’en acheter une neuve. »
Pour les cas désespérés, des bacs de recyclage attendent les chaussures en fin de vie en vue d’être recyclées. Tout dépôt permet de bénéficier d’un bon de réduction de 10 % en boutique, où l’on vend des modèles d’anciennes collections ou comportant des défauts minimes, ainsi que des prototypes jamais lancés. Des chaussures parfois introuvables, entre 1 000 et 1 200 paires par an, vendues ici avec une ristourne de 20% à 30%.
Bientôt des chaussures 100% recyclées ?
« J’ai voulu faire de notre installation à Darwin le pilier de notre nouvel engagement pour le recyclage », expliquait à 20 Minutes Sébastien Kopp, co-fondateur de Veja. « Ici, on nettoie, répare, collecte et recycle les baskets Veja, et l’on recycle aussi les autres marques de sneakers. » Un dispositif que la marque souhaite étendre dans d’autres magasins de France, avec l’objectif d’alimenter un futur projet de fabrication de chaussures faites à 100% de matériaux recyclés. « Nous aurions besoin de collecter plus de 3 000 paires d’ici la fin de l’année pour lancer les prototypes », précise Marine Betrancourt.
Depuis sa création en 2005, Veja s’est construite sur la promesse d’un modèle économique éco-responsable, utilisant pour ses chaussures du coton biologique, du caoutchouc naturel d’Amazonie, des déchets de céréales, de maïs, ou encore des matières issues de bouteilles recyclées, sans budget publicitaire. La marque française pèse désormais 65 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour environ trois millions de paires vendues, d’abord aux États-Unis, puis en Angleterre, en Chine et seulement ensuite en France.