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Avec ses sound-systems autonomes, Pikip met les rayons du soleil au service de la fête

par Isma Le Dantec
25 mai 2022
Pikip

Réduction des déchets, transports collectifs, matériaux recyclés… Les festivals et autres événements tentent désormais de réduire leur empreinte de tous côtés. Avec Pikip Solar Speakers, c’est du cœur de la fête qu’il s’agit, avec un défi d’ampleur : rendre la musique moins énergivore. Depuis 2017, la petite équipe conçoit ainsi des enceintes autonomes et solaires qui, peu à peu, conquièrent les organisateurs comme les fêtards. 

« J’ai toujours été fan de musique, de teuf, de festival. Je suis par ailleurs ingénieur en énergies nouvelles. Mettre l’un au service de l’autre et faire coïncider mes convictions et passions, ça m’a semblé être une évidence », raconte avec enthousiasme Julien Feuillet, co-fondateur de Pikip Solar Speakers. L’idée émerge lors d’un voyage en Colombie, où il découvre la tradition des Picòs : de petites enceintes carrées et colorées qui résonnent dans les rues dès qu’il y a de l’électricité. « J’ai trouvé cette culture de la fête fabuleuse, je me suis demandé comment on pouvait faire fonctionner ces enceintes sans les brancher, pour prolonger ces moments, il devait bien y avoir un moyen… »  se souvient Julien Feuillet.

À lire aussi : à Marseille, le festival Le Bon Air relève le défi d’être toujours plus éco-responsable

De retour en France, il découvre les Voix du théâtre, des enceintes désormais de collection, qui sonorisaient théâtres et cinéma du siècle dernier avec à peine 100 watts, optimisées pour dépenser le moins possible. En hybridant les techniques, combinées aux miracles de l’énergie solaire, l’enceinte Pikip est inventée. 

Un produit tout-en-un qui capte, stocke et redistribue l‘énergie solaire

« Aujourd’hui, on peut fonctionner une journée et une nuit avec deux platines vinyles, deux CDJ, une table de mixage, un ordinateur en charge… »

La petite dizaine d‘ingénieurs, designers et développeurs passionnés qui composent la start-up Pikip Solar Speakers perfectionne depuis six ans ces systèmes son à basse consommation ; pour développer une palette de produits adaptables aux différents formats festifs. DJ Booth autonome, remorque vélo acoustique pour les déambulations sonores… C’est grâce à la conception d’un panneau solaire dernier cri, qui peut prendre 350 watts de charge, que projet a pu prendre de l’envergure, avec des installations suffisantes pour accueillir 1200 danseurs.

Pour charger le sound-system, il suffit de le mettre au soleil une bonne heure – ou plus selon la météo. L’énergie est ensuite stockée dans une batterie utilisable à tout moment. « L’idée était de pouvoir tenir toute la nuit jusqu’à ce que le soleil reprenne le relais, développe l’ingénieur. Aujourd’hui, on peut fonctionner une journée et une nuit avec deux platines vinyles, deux CDJ, une table de mixage, un ordinateur en charge… »

Pikip n’est pas juste un sound-system alimenté par un groupe électrogène solaire, mais un produit tout-en-un. Il capte l’énergie, la stocke et la redistribue sur les différents éléments connectés à son générateur. Platines, tables, sono, lumières… Tous les composants d’une bonne soirée sur le dancefloor peuvent être directement branchés au Pikip. Outre l’intérêt écologique certain, « ça permet aussi au DJ d’être immergé au milieu du public, sans être isolé sur un îlot de branchements et câbles », se félicite Julien Feuillet.

Adopté par We Love Green, Pete the Monkey, les Vielles Charrues…

« Un de mes petits plaisirs, c’est de voir le public qui se rend compte que les enceintes ne sont branchées à rien… »

Passée la phase de conception, il a fallu sortir les créations Pikip de l’intimité de l’atelier et les tester en condition réelle. Julien nous appelle d’ailleurs du parc de Bagnolet, lieu symbolique pour l’entreprise, puisque c’est ici qu’a eu lieu le baptême de Pikip, sa première sortie lors de la Dynamicale organisée par le collectif Microclimat en 2016. « Ça s’est super bien passé. Un de mes petits plaisirs, c’est de voir le public qui se rend compte que les enceintes ne sont branchées à rien, s’approche pour voir les panneaux… et qui devient tout de suite ambassadeur du projet, partage sa découverte, nous pose des questions après les événements quand on range le matériel », se réjouit l’ingénieur.

Depuis, plusieurs festivals ont fait confiance aux équipements de Pikip : We Love Green à Paris, Pete the Monkey dans le Calvados, les Vieilles Charrues dans le Finistère, le Bon Air à Marseille… Pour ce dernier, qui a lieu du 3 au 5 juin à La Friche La Belle de Mai, la solution DJ de Pikip trônera au centre d’une scène secrète « pas facile à trouver » qui accueillera le collectif Les Sœurs Malsaines. D’autres enceintes s’installeront dans l’espace conférences et au bar, et fonctionneront toutes en autonomie.

Une belle palette, mais pour Julien, ça ne va pas assez vite. « Beaucoup de festivals sont encore dans une approche très « laboratoire » quand ils font appel à nous, ils n’ont pas franchi le cap de nous voir comme une solution fiable et non comme un gadget », regrette-t-il. Pour lui, cela s’explique notamment par une « surenchère de la puissance » qui fait surface dans la difficile reprise événementielle post-pandémie : toujours plus fort, des sonos toujours plus grosses… « On ne veut pas entrer dans cette course, ça ne rimerait à rien de mettre encore plus de panneaux solaires alors que le but est de consommer moins. Il faut aussi repenser nos manières de faire la fête, la taille des événements et les valeurs qu’on y promeut ». 

« La seule énergie propre est celle qu‘on ne dépense pas »

Julien Feuillet est animé par une certitude : la seule énergie propre est celle qu’on ne dépense pas. Partant de ce postulat, la démarche de Pikip se doit d‘être globale et cohérente. « On ne voit pas l’intérêt d’être intégrés à des festivals pour lesquels on serait une vitrine de verdissement sans effort fait par ailleurs », affirme-t-il. À l’inverse, de nombreux événements louent les systèmes sons une première fois avec une certaine frilosité, constatent l’acoustique parfaite, l’absence de panne et la division par dix de leur consommation… et y reviennent les yeux fermés.

Le bouche à oreille faisant son chemin, de plus en plus d’événements font appel aux services de Pikip. Mais pour rester en cohérence avec sa démarche, pas question de traverser la France en camion avec des panneaux solaires dans le coffre : Pikip développe donc des partenariats pour couvrir l’ensemble du territoire avec des entreprises à Rennes, Arcachon, Toulouse…

Dans le même esprit, Julien Feuillet ne fait appel qu’à des artisans locaux et des produits fabriqués en circuit court. Son espoir, à terme : faire disparaitre les groupes électrogènes des lieux festifs. « Ça ne nous viendrait pas à l’idée de laisser toutes les lumières allumées jour et nuit dans une maison. Et pourtant, un groupe électrogène qui tourne 24h/24 derrière un foodtruck en festival, ça ne choque pas plus que ça… », compare-t-il. S’il reste du chemin à parcourir pour une sobriété énergétique en milieu festif, Pikip ouvre clairement la voie. 

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Tags : Énergies renouvelablesFestivalMusique

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