Pause Guitare Sud de France, le festival de musiques actuelles du Tarn, fera danser Albi du 2 au 7 juillet. Des bars du centre-ville à la grande scène de Pratgraussal en passant par le Grand Théâtre, plus de 80 concerts vont rythmer cette 28e édition.
Créé en 1997, le festival Pause Guitare Sud de France est devenu presque trente ans plus tard une véritable institution albigeoise. « Tout est parti d’une petite bande de copains, dans le village de Monestiès. Le directeur, Alain Navarro, aime bien nous rappeler qu‘il y avait 150 personnes lors de la première édition ! », relate Manon Martin, responsable développement durable (DD) du festival. En 2006, Pause Guitare a déjà bien grandi et déménage à Albi. Il accueillera au fil des ans des géant·es du rock comme Patti Smith, Bob Dylan, Graeme Allright, Sting, Iggy pop…
Cette année, les festivalier·es auront le plaisir d’entendre, du 2 au 7 juillet, Louise Attaque, Pomme, IAM, Archive, Hoshi, Simple Minds, Gossip, ainsi que la légende du shock-rock Alice Cooper.
L’émergence, c’est ce qui fait l’ADN du festival
Mais au-delà des têtes d’affiches, Pause Guitare Sud de France fait la part belle au off, au gratuit, à la découverte. « On a toute une partie dédiée aux artistes émergent·es, au centre-ville d’Albi, accessible gratuitement à tous·tes. On consacre au moins autant de temps, d’attention et de plaisir à cette partie de la programmation. Pour nous, c’est vraiment ce qui fait l’ADN du festival », partage Manon Martin.
Le festival est aussi connu pour mettre l’accent sur la francophonie, avec notamment les Québécofolies qui accueillent des artistes venu·es de tout l’espace francophone canadien et le prix Magyd Cherfi, dédié à la francophonie dans son ensemble, dont le/la lauréat·e est invité·e sur une scène de Pause Guitare l’année suivante.
Le défi de la récup’
Mais attirer jusqu’à 84 000 festivalier·es, le record de fréquentation atteint en 2019, a forcément un certain impact sur l’environnement. Chez Pause Guitare Sud de France, la prise de conscience a lieu en 2007. Le festival se déroule alors en plein cœur d’Albi, sur le parvis de la cathédrale Sainte-Cécile. « Le site était dans un état désastreux, avec du plastique partout par terre à la fin du festival. Ça a été un déclic et depuis, pas mal de choses ont changé ! », assure Manon Martin.
Le festival s’installe à Pratgraussals, une base de loisirs en bordure du Tarn, en 2012. Un espace plus vaste, des festivalier·es plus nombreux… et l’occasion d’ouvrir un grand chantier de réduction d’impact environnemental.
Premier enjeu : la gestion des déchets. « Le but est déjà d’en produire le moins possible, on a alors interdit la distribution de flyers, remplacé les gobelets jetables par des écocups consignés et on a installé des toilettes sèches », se souvient la responsable DD. Et pour les détritus qui demeurent, pas question de tout envoyer à la benne : Pause Guitare est accompagné par Ecochouet’, un service de gestion des déchets dédié à l’événementiel qui collecte, traite et valorise les déchets organiques, et envoie les autres dans les filières qui les revalorisent au mieux. « Comme ça, rien ne part à l’enfouissement », complète la jeune femme.
Venir au festival : cap sur les mobilités durables
Les mobilités sont au cœur de la transition écologique des festivals et représentent actuellement près de 80% de leur impact carbone. Pause Guitare n’y échappe pas, d’autant plus que le festival ne dispose pas de camping, ce qui renforce la nécessité d’une offre de transport adaptée. Un enjeu de taille auquel les organisateur·ices ne s’attellent pas seul·es : Pause Guitare fait partie de l’initiative Festivals en mouvement lancée par le collectif R2D2 et qui mobilise 50 festivals (dont les Trans Musicales de Rennes, le festival Photo La Gacilly, l’Insane Festival, Nuits Secrètes…) pour expérimenter de nouvelles solutions de mobilité durable en s’appuyant sur l’intelligence collective, la mise en commun des outils et des expériences.
Dans le cas de Pause Guitare Sud de France, ce travail collectif débouche sur la création d’une campagne de communication autour du vélo. « On a mis en place des choses concrètes pour encourager les mobilités douces, développe Manon Martin : un parking vélo gratuit et gardienné par l’association Vélocratie, équipé d’un stand consigne pour déposer son casque et autres équipements. Mais sans construire une bonne communication autour des mobilités douces, on ne convainc pas grand monde ».
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Un partenariat avec la région Occitanie permet également de venir facilement en bus depuis 35 villes du département, ainsi que de Millau, Toulouse, Montauban ou Rodez. « On essaie de faciliter la tâche aux festivalier·es en proposant toutes ces options clairement sur notre site, en mettant en avant les mobilités les plus douces comme le train et le covoiturage. Ces pratiques commencent à s’ancrer, on a des études qui montrent que beaucoup de nos festivalier·es viennent déjà en covoit’. »
C‘est assez évident pour toutes et tous de privilégier le local
Et pour les gourmand·es, il y a aura de quoi se régaler sans faire exploser le bilan carbone. « Nos partenaires Sud de France et Saveurs du Tarn nous permettent de mettre en valeur les produits locaux et une large offre culinaire circuit-court, de saison, avec de plus en plus d’options végétariennes », partage Manon Martin. « Comme le festival est parti d‘un tout petit projet associatif, on connaît les gens avec qui on travaille, les producteurs et fournisseurs du coin… C‘est assez évident pour toutes et tous de privilégier le local, par bon sens presque plus que dans une démarche induite par les enjeux de développement durable ».
Festival Pause Guitare Sud de France du 2 au 7 juillet 2024 à Albi. Toute la programmation et les infos pratiques sur le site du festival.